Bien installé sur une chaise de la salle d’échographie, aux côtés de ma femme allongée sur la table d’examen, mon regard est tourné vers l’écran sur lequel seront retranscrite les images de notre enfant. L’échographiste pose la douchette de l’appareil sur le ventre. Ma respiration s’arrête quand deux tâches apparaissent à l’écran. Les paroles de l’échographiste ne font que confirmer ce que je venais de voir : « ah, qu’est-ce que vous voyez à l’écran ? ». Des jumeaux !
Quelle nouvelle à la fois inattendue et angoissante. Mais voir ses enfants, même avec l’expérience de mon premier, me fait monter les larmes aux yeux. Alors que mon souffle reste coupé, un sourire bienheureux se dessine sur mes lèvres. Je suis heureux. Un homme ne prend conscience de son futur état de père, véritablement qu’au moment de la première échographie, quand il découvre ces petites crevettes, prémisse du futur être humain. Contrairement à la mère, qui porte et ressent l’enfant, un père n’a rien pour fixer la réalité. J’en viens à me poser la question de l’organisation que des jumeaux vont imposer. Mais il m’est impossible de réfléchir, car je reste béat, devant l’écran où les images défilent. Je suis simplement heureux de voir mes enfants. Je profite de ce moment, le reste viendra plus tard.
C’est ainsi que la décision de devenir père au foyer était une évidence.
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